Boussole culturelle

Faites de la culture un levier

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Agir

I. Raisonnement

Cette dimension reflète le cheminement intellectuel aboutissant à une conclusion ou à la résolution d’un problème.

A. L’approche empirique consiste à partir de l’observation et de l’expérimentation pour en établir un modèle.

B. L’approche théorique part d’une hypothèse qu’elle démontre.

Comment êtes-vous parvenu à ces résultats ?
Observation -> Modèle -> Hypothèse provisoire -> Théorie (A)
Théorie -> Hypothèse – > Observation – > Confirmation (B)

II. Modération du risque

Cette dimension fait référence à la manière dont les risques sont perçus, et leurs conséquences acceptées.

A.  Au sein des cultures qui tentent de minimiser la prise de risque, les individus ont tendance à se laisser du temps avant d’agir face aux situations perçues comme risquées, et ce afin d’évaluer préalablement toutes les conséquences possibles. Dans ces cultures, les échecs peuvent mener à une stigmatisation de leurs auteurs.

B. Au sein des cultures qui s’accommodent plus volontiers aux risques, les individus perçoivent davantage les opportunités émergeantes que les dangers qui y sont associés. Dans ces cultures, les échecs sont perçus comme une source d’apprentissage.

Préférez-vous courir le risque (A) ou tentez votre chance (B)?

III. Application de la règle

Cette dimension reflète la manière dont les règles sont appliquées.

A. L’application des règles est stricte au sein des cultures dites « universalistes ». Une solution générale est établie en vue de régler tous les problèmes particuliers.

B. L’application est contextuelle au sein des cultures dites « particularistes ». Les procédures et les règles peuvent faire l’objet d’ajustement en fonction des relations personnelles et des circonstances.

Est-ce la règle qui prime sur la relation (A)? Ou vice-versa (B)?

Se Relier

IV. Prise de décision

Cette dimension fait référence à la manière dont les décisions sont prises.

A. Au sein des cultures dites « consensuelles », les protagonistes sont conviés à participer aux prises de décisions. La formation des décisions est par conséquent plus longue, mais elle connait une mise en œuvre plus rapide.

B. Au sein des cultures qui imposent les décisions « d’en haut », les décisions sont prises par une seule personne, généralement le supérieur hiérarchique. Le processus est plus rapide, mais la mise en œuvre nécessite davantage de temps. En effet, les décisions peuvent faire l’objet de révisions, du fait que les éléments nécessaires pour trancher de manière définitive n’ont pas toujours été portés à la connaissance du décisionnaire.

Quelle est la phase la plus rapide ?  La prise de décision (B) ou la mise en œuvre (A) ?

V. Hiérarchie

Cette dimension reflète le degré d’acceptation en matière de pouvoir et d’autorité.

A. Au sein des cultures dites « hiérarchiques », les individus ne croient pas que les gens soient égaux, où même qu’ils devraient l’être. La répartition du pouvoir est une simple réalité sociale. Dans ce contexte, l’autorité constitue un enjeu de pouvoir personnel.

B. Au sein des cultures dites « égalitaires », les inégalités de pouvoir doivent être justifiées, et les individus cherchent à les réduire. L’autorité relève d’un enjeu fonctionnel.

Le statut prime-t-il sur la compétence ? Ou vice-versa ?

VI. Orientation relationnelle

Cette dimension fait référence à l’identité d’un individu en rapport aux autres.

A. Au sein des cultures dites « collectivistes », les individus existent au travers de leur appartenance au groupe, de sorte que les intérêts collectifs passent avant les intérêts personnels de ses membres. L’harmonie sociale prime sur l’indépendance et l’expression individuelle.

B. Au sein des cultures dites « individualistes », les individus se perçoivent indépendamment des autres. L’épanouissement, la liberté et le bien-être personnel priment sur le groupe.

Est-ce que l’intérêt du groupe prime sur le mien (A) ? Ou vice-versa(B) ?

VII. Pensée

Cette dimension fait référence à la manière d’appréhender le monde.

A. La pensée analytique perçoit les objets indépendamment de leur contexte. L’approche qui en découle consiste à examiner séparément chaque partie d’un objet, à les isoler et à étudier leurs attributs internes pour ensuite les classifier.

B. L’approche holistique appréhende les choses dans un ensemble, s’intéressant davantage aux relations entre eux et à leur environnement plutôt qu’aux caractéristiques des objets. La classification est donc basée sur une relation contextuelle ou fonctionnelle.

Avec lequel de ces objets regrouperiez-vous un cahier ? Un magazine (A) ou un crayon (B)[1]?

 

 

Planifier

VIII. Vision du temps

Cette dimension reflète la construction intellectuelle du temps.
A. Le temps cyclique se compose de perpétuels recommencements, à l’instar des cycles dans la nature qui reviennent inlassablement. L’avenir est aléatoire, il ne sert donc à rien d’essayer de forcer les choses. Il faut au contraire s’y adapter. Les individus peuvent influer sur le temps au travers de leurs choix.

B. Le temps linéaire connait un début et une fin, le passé ne se rattrape pas. L’individu est soumis au temps qui s’écoule indépendamment de lui.

L’homme crée-t-il le temps (A), ou lui est-il soumis (B) ?

IX. Gestion du temps

Cette dimension reflète la manière dont le temps est utilisé.

A. Les individus issus des cultures dites « planifiées » perçoivent le temps comme linéaire et séparable. Ils le divisent en bloc et planifient de manière séquentielle, préférant n’accomplir qu’une seule chose à la fois.

B. Les individus issus des cultures dites « flexibles » accordent davantage d’importance aux relations interpersonnelles qu’à leur horaire. Il n’existe pas de segmentation nette entre les tâches qui s’effectuent de manière simultanée. Les choses sont plus importantes que le moment pour les faire.

Est-ce que l’horaire prime sur la relation (A) ? Ou vice-versa (B) ?

X. Type de communication

Cette dimension reflète la manière dont l’information est exprimée et comprise selon les cultures, en fonction du degré d’explicitation du message et de l’importance du contexte dans la communication.

A. La communication implicite (indirecte), caractéristique des cultures dites à haut contexte, repose largement sur les sous-entendus, le langage non verbal et les références partagées. L’information n’est pas toujours exprimée de manière directe ; elle se construit à travers le contexte, les relations et l’expérience commune. L’interlocuteur doit être attentif aux subtilités et lire entre les lignes. Dire les choses trop directement peut être perçu comme inélégant, voire offensant.

B. La communication explicite (directe), typique des cultures à bas contexte, privilégie la clarté et la précision. Le message est explicité de façon détaillée, et il est conçu pour être compris sans avoir besoin de références culturelles implicites ou de liens interpersonnels préexistants. L’ambiguïté est évitée autant que possible, et l’on attend des interlocuteurs qu’ils s’expriment de manière transparente, même si cela peut sembler abrupt.

Faut-il lire entre les lignes pour comprendre le message (A) ou est-il exprimé de manière directe et explicite (B) ?

dimensions culturelles

Comment utiliser les dimensions?

Les dimensions culturelles sont issues d’études empiriques menées dans les domaines de l’ethnologie, de l’anthropologie, de la sociologie, de l’éthologie ou encore de la linguistique. Elles fournissent des tendances qui permettent d’établir des champs de comportements attendus et acceptés en fonction du contexte culturel. Elles n’adressent pas la singularité des individus et des situations, mais relèvent de la généralisation.

LA BOUSSOLE CULTURELLE DU LEAN 

Quel est le niveau de précision de la boussole?

Il existe un nombre important de cartographies culturelles. Certaines proposent des scores chiffrés, ce qui pourrait créer l’illusion d’une précision scientifique. Il faut rappeler ici qu’il n’y a pas de vérité scientifique dans le champ de l’interculturel, on parle de tendance.

Les interactions sociales se produisent entre les individus, pas entre les cultures.

Bien que les dimensions classifient les pays le long d’un axe linéaire, elles ne doivent pas être perçues en termes binaires. Une orientation culturelle divergente exprime tout simplement une hiérarchisation de valeurs différentes.

 

Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles...

George Box

Références, Liens et informations supplémentaires

Envie d’en savoir plus ?

 

Application des règles

Trompenaars/ C. Hampden-Turner, the Model of National culture differences : universalisme / particularisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Fons_Trompenaars

Raisonnement

Meyer, the country mapping Tool: raisonnement empirique/théorique, https://www.erinmeyer.com/

Raisonnement inductif/déductif, https://keydifferences.com/difference-between-inductive-and-deductive-reasoning.html

Modération du risque

Douglas, analyse culturelle du risque, https://journals.openedition.org/sociologies/522#tocto2n1

Gestion du temps

T. Hall, dimension temporelle monochronique/ polychronique, https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Langage_silencieux

F. Trompenaars/ C. Hampden-Turner, the Model of National culture differences: temps séquentiel / temps synchronique https://fr.wikipedia.org/wiki/Fons_Trompenaars

Vision du temps

Kluckhohn/Strodtberck, temps linéaire/cyclique, https://scholarworks.gvsu.edu/orpc/vol4/iss4/3/                                                           

R. Lewis, Crossculture model : linear, multi-active & cycle time, https://www.crossculture.com/

Orientation temporelle

Hofstede / M. Minkov, The 6-D model of national culture, orientation long terme/court terme, https://www.hofstede-insights.com/models/national-culture/

Kluckhohn/Strodtberck, orientation temporelle : passé/présent/futur,https://scholarworks.gvsu.edu/cgi/viewcontent.cgi?referer=&httpsredir=1&article=1040&context=orpc

Globe project, future Orientation, https://globeproject.com/study_2004_2007

Collectivisme et individualisme

Hofstede, The 6-D model of national culture, individualisme/collectivisme, https://www.hofstede-insights.com/product/compare-countries/

Trompenaars/ C. Hampden-Turner, the Model of National culture differences: Individualisme/communautarisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Fons_Trompenaars

Pensée Holistique et analytique

Nisbett, perception holistique/analytique, www.researchgate.net/publication/7630591_The_influence_of_culture_Holistic_versus_analytic_perception

E. Meyer, the country mapping Tool : pensée holistique/analytique, https://www.erinmeyer.com/

Hiérarchie

Globe project, distance hiérarchique, https://globeproject.com/study_2004_2007

Hofstede, The 6-D model of national culture, distance hiérarchique,https://www.hofstede-insights.com/product/compare-countries/

Prise de decision

E. Meyer, the country mapping Tool: decision consensuelle/ imposée, https://www.erinmeyer.com/

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*Les dimensions décrites comme binaires (pensée et vision du temps) correspondent aux dimensions pour lesquelles il n’existe pas d’études empiriques globales à ce jour.

1  Elles sont issues de l’éthique confucéenne  
2  Exemple issu de l’étude Ji et al. 2004 Ji, L. J., Zhang, Z., & Nisbett, R. E., Is it culture or is it language? Examination of language effects in cross-cultural research on categorization, Journal of Personality and Social Psychology, 87,2004, p. 57-65.